Les Cueillettes 3

du solstice d'été 2019 au solstice d'hiver 2019

Cynorhodon, Ortie, Glycérie, Topinambour et Baies de Genévrier

Vents du nord, ciel étoilé et gelées hivernales


Après la journée de neige fin novembre, les vents du nord nous amènent l'hiver, le beau temps, le ciel clair, les nuits étoilées et les premières gelées de la saison. C'est la première fois que les gelées se passent en décembre, et restent assez douces seulement - 2°, -3°. Les nuits sont claires et étoilées, les journées sont ensoleillées et très agréable; nous en profitons pour aménager les potagers d'hiver, protéger le bois et récolter les topinambours.
Alex fait de la mécanique en ce moment car nos véhicules sont anciens et ont besoin de maintenance. Et il aménage le bas de la maisonnette, un coin cuisine, la cheminée et le cellier. On fait le tri et toutes les quelques bouteilles de vins sont transformées en vinaigre près  de la cheminée. On fait confire les châtaignes au sucre et au whisky sur le feu de bois.
Comme chaque année, lors des gelées, on remplie des petites fontaines d'eau pour la maison car le réseau hors sol gèle. Pour l'instant seules les gelées nocturnes gèlent le réseau et l'eau dégèle tous les jours avec le soleil, ça reste confortable.
Cette année, nous optimisons compost alimentaire et charbon de bois du matin pour préparer de la terra preta. Nous sommes entrain de voir si on peut récupérer les charbons de l'incendie de cet été pour faire de la terra preta.
Dans le potager, on cueille des orties, persil, chardon marie, jeunes poussent d'orge et on récolte les racines de topinambour ; les pluies de cet automne ont permis la formation de belles racines. Chicorées, céleri et fenouil continuent de bien pousser, alors que choux, choux fleur et poireaux ont moisis avec les pluies et l'absence de soleil. 
Dans la petite serre, les blettes poussent. Elle nous sert de serre de repiquage pour les épinards, fenouil, salades...
Dans la mare, la glycérie flottante est abondante et permet de faire des jus verts.
Dans la forêt jardin, c'est le moment de la cueillette des fruits des bois. Ils murissent avec les écarts de températures jours nuit et deviennent blettes : les cynorhodons, les prunelles et bientôt les nèfles.
Avant les gelées, nous mettons un bloc de beurre aux cocottes qui adoooorent. Ça leur permet de passer les nuits froides et gélives dehors. Ortie séchée, Tisane de thym et extrait de pépin de pamplemousse sont aussi au menu depuis plusieurs semaines.

Chasse, Autour des palombes et Neige

brume de fin d'automne
Après ce mois de brume et de pluie, le colorama de la forêt passent du jaune des bouleaux, des charmes et des noyers, au cuivré des châtaigniers et des chênes, puis au roux des hêtres. Le froid arrive. Les vagues de brume et de mer blanche dans la vallée offre des paysages superbes.
L'automne se termine et le froid se fait pré sentir. Pour l'instant, toujours pas de gleée,une matinée de givre mais c'est tout. Le première neige arrive. C'est un plasiir de se réorganier autour du feu de bois.
La Chasse est ouverte et c'est toujours un moment de stress, de tension et de négociation entre les pratiques des uns et la tranquillité des autres. Ici, c'est la chasse à cour avec les chiens, certains pour l'alimentaire et d'autres pour le "loisir" de tuer... cette année est un peu plus calme mais la traversée intempestive des chiens et des chasseurs à travers le terrain et le massif me désole. J'en ai vraiment marre des abus de territoire d'une poignée d'hommes, leur fusil et leur pulsion de mort ; c'est encore un des derniers droits féodal à tuer en France. Chasser à l'affut pour manger reste un droit alimentaire auquel je ne m'oppose pas, mais la chasse de loisir et la chasse à cor et à cri avec chiens et dague, je peux pas.
Et dans cette période de tension, les autours des palombes chassent furtivement pour nourrir leur porter avant les gelées ; les rongeurs sont en hibernation et elles chassent plus volontiers les gibiers, comme les poules domestiques. Cette année, malgré la vigilance, notre cocotte Feuille, la maman de tous les poussins devenus grands, a été emportée un jour de chasse. On ne sait pas si c'est le chien de chasse qui passait par là, l'autour des palombes qui a profité de mes moments d'absence, ou le concours de circonstances de tous ces facteurs... mais Feuille a été tuée... c'est dure à chaque fois, surtout quand c'est la poule avec laquelle j'ai crée le plus de lien. La petite cocotte de 2 mois qui dormait encore sous sa maman la nuit a attendu plusieurs jours avant de trouver sa place ds le groupe et son autonomie. Les autres Cocos ont appelé Feuille pendant 2 jours, puis ont compris qu'elle ne reviendrait pas et qu'elle était morte. Coco Cendre qui dormait avec Feuille et Pousspouss (le poussin) a chaperonné le petit, pour relayer Feuille.
Les autres cocottes continuent de dormir dans les arbres, mais je les ai fait rentré dans la volière la nuit de la neige, elles n'ont pas bien aimé ce changement mais c'était juste pour une nuit, car elles ne connaissent pas encore ce phénomène, et beaucoup d'arbres cassent. Elles ont dormi sur le perchoir dehors dans la volière abritée, puis ont retrouvé leurs habitudes les jours suivants. Maintenant, elles pourront choisir soit de dormir sur le perchoir de la volière soit dehors quand cet évènement se représentera.
La poésie de la Nature se mêle à la dureté émotionnelle parfois de la vie sauvage, mais qui est toute relative, car il s'agit juste d 'un équilibre, de vie et de nourriture d'un groupe pour un autre. Mais voilà, y'a des moments plus faciles que d'autres...
neige de fin novembre

Bruyère, Bolet bai, Salamandre

salamandre et bolet bai
La récolte des cèpes et des bolets bais continue... les bolets bais sont abondants cette année et la douceur de cet automne prolonge la saison des cèpes jusuq'à la tombée des températures autour des 5°C. On n'a pas trop cueilli de lépiotes cette année qui ont soufferts de la sécheresse puis de l'humidité ambiante qui les ont faits verdir et moisir ensuite. Comme chaque année, on ensemence les zones à châtaigniers de la forêt jardin avec les spores et les restes de cèpes.
Les sources recoulent et la marre aussi.
On allume les premières flambées le matin et on en profite pour faire cuire les châtaignes fraîches dans les cendres.
Les potagers sont ouverts aux cocottes à la fin de la saison et pendant la récolte des dernières graines. Elles en profitent pour manger, gratter, essemer et chasser dans le potager.
callune en fleur
bolet bai dans les mousses des landes à callune
cèpe de Bordeaux, bouchon de champagne
risotto cèpes persil
ensemencement des châtaigniers de la forêt jardin avec les cèpes
promenade des cocottes dans la forêt jardin en automne
baies de genièvre encore vertes dans la lande à genévrier
potager d'automne dans la brume
ouverture des potagers aux cocottes

Safran, Tagète, Benoîte, Chardon marie, Tramète, Tournesol, Migration

safran en fleurs, pétales et stigmates aromatiques, crocus sativus en agroforesterie

Dans la brume de l'automne


En ce moment, c'est la récolte des Safrans. Cette année est un optimum : hiver, printemps et été secs, automne pluvieux et doux, puis éclaircies... les safrans fleurissent. On récolte les stigmates à la main en préservant les fleurs. Les buttées de fin d'été pour multiplier les bulbes dans de nouvelles zones sont bien reparties. Les autres fleurs comestibles du moment sont les tagètes sauvages. Les Tagètes sauvages m'invitent à découvrir les saveurs et les parfums aromatiques de leurs fleurs et de leurs feuilles ; c'est la découverte de la saison. On récolte aussi les graines de tournesol en même temps que les mésanges.
Au potager d'hiver, les céleris, le persil, les chardons marie et les poireaux sont prometteurs. On agrandit le potager solaire d'un nouveau carré. Le sol en terre nue accueille la première étape après le minéral, pour mâche, pensée, salades d'hiver, roquette, tagètes, pourpier, mauve, puis avoine, luzerne, millet, pois chiche, pomme de terre, morelle orangée et tournesol au printemps prochain qui formeront la première couverture de sol en fanant. 
Au potager forestier, salades scaroles et vireuses, benoîte urbaine, dactylis, pâturin, ortie, silène, pissenlit, lampsane et violettes réitèrent. Nous n'avons pas récoltés les pommes de terre cette année pour que la saison 2020 soit optimale.
Dans la forêt jardin, les feuilles de kakis roussissent et un arbre porte deux minis kakis, les premiers.
Les Cocottes se baladent dans les litières des vieux chênes, pendant que les geais glanent châtaignes et noix. Les vagues d'oiseaux migrateurs passent au dessus d'Uchon, signe de la fin de saison d'automne et de l'arrivée des futures gelées.
On mange des salades de pissenlit aux noix-aux pommes des bois et tagètes, des jus chardon marie-ortie-mauve-céleri-pomme-tagète-pâturin, et des soupes d'ortie-châtaignes-cèpes, des potages de benoîte-courge, des compotes pomme-poire des bois, des poires au vin, des châtaignes grillées.
Les préparations du moment sont les liqueurs aux champignons médicinaux et les châtaignes confites. 
tagète sauvage, tagetes patula, très parfumée
tagètes sauvages, ortie, pissenlit
petit déjeuner : jus de chardon marie, ortie, mauve, céleri, persil, pomme, pâturin, fenouil brin; jus 1250 ppm
ortie, une panacée
chardon marie, feuille et tige en jus
benoîte urbaine feuille, délicieuse en bouillon ou potage
stigmates aromatiques du safran
cueillette des stigmates aromatiques de safran, en respectant la fleur
les cocottes en forêt
tramète, champignon médicinal
petits kakis

Châtaignes, Pommes, Lépiotes, Cèpe, Polypore du Bouleau, Pêche

pomme, cône de houblon, polypore du bouleau, amadouvier, cèpes de bordeaux, grandes lépiotes, cèpes de bordeaux, poire, feuille de sorbier, châtaignes, pommes
L'automne s'installe dans la brume et la pluie. Après plusieurs pluies et quelques jours ensoleillés, les champignons d'automne sortent : grandes lépiotes, cèpes de Bordeaux, polypore du Bouleau, Amadouvier... 
On déguste frais une raclette aux cèpes, noix, patates du jardin, baies de genièvre et poivre d'eau ; on en sèche pour les plats d'hiver.
Avec les champignons médicinaux, je vais refaire une liqueur médicinale.
Cette année de sécheresse et la grosse grêle de printemps n'a pas permis aux arbres à coque de produire: noisettes, faines, noix, glands. Les Châtaignes sont finalement au rendez-vous, quelques arbres à grosses châtaignes mais dans l'ensemble, les châtaignes sont majoritairement plus petites que d'habitude. On prospecte de nouveaux versants près des zones humides pour les récoltes. 
Dans la forêt jardin, Les pommes des bois sont abondantes et grosses par endroit, tous les pommiers donnent.
Dans la forêt-jardin, c'est la période de récolte des pèches sanguines, qui se sont gonflées d'eau ce mois de septembre puis muries avec les douceurs d'automne (d'habitude, on les récolte en juillet août). Il y a aussi des cynorhodons avec lesquels j'aimerais essayer le ketchup traditionnel avec des tomates cerises.
Au potager, on récolte des haricots verts, des pissenlits, de l'ortie, des feuilles de topinambour et des courgettes. Les graines de chénopode et poivre d'eau se récoltent bien. Les graines de salades sauvages et cultivées se ressèment toute seule et germent. Les safrans commencent à fleurir. Le potager estival fane et le potager forestier se revigore en même temps que le sous bois se dégage. Céleri, Poireau, Ortie et Choux se revitalisent et reprennent une belle croissance.
châtaignes, cèpes, pommes, poires
pèches de vigne
potager morelle orangée, poireau, chou fleur, haricot
chemin de tagètes, sétaire, millet, pourpier, pomme de terre, ortie, pissenlit, petite cigüe.
cèpe de bordeaux
alex et nat en cueillette châtaignes et cèpes
polypore du bouleau
polypore du bouleau (carpophore et aubier mycélien)

Pomme, Poire, Rosé des prés, Noix, Ortie, Haricot, Houblon

En ce moment, c'est la récolte des poires, pommes, agarics, noix et cônes de houblon
Au potager, on récolte les tomates, les maïs mûrs, les haricots verts et des orties. Les graines de tournesol continuent de murir.
Les pluies, l'humidité, le vent et les fraicheurs invitent aux tisanes médicinales de feuilles de lierre terrestre, lierre, lamier jaune,  géranium robert et cône de houblon pour passer les refroidissements. Les soupes chaudes d'ortie et autres herbes réconforte au foyer. Je découvre les principes médicinaux et culinaire de la vergerette du Canada.

Tomate, Maïs, Panic des marais, Amarante, Morelle, Poire

cueillette des tomates cerises semée par voie digestive en pleine terre dans le potager de Permaforêt, et concombre.

Le temps change avec les vents du nord...


En ce moment, je récolte des graines : panic des marais, amarante réfléchie, chénopode, amarante, scarole, chicorée, consoude, angélique des bois ; certaines pour consommer et d'autres pour ensemencer le potager sauvage.
Au potager, on cueille des tomates cerises et des épis de maïs frais. Les tomates cerises sont issues de semis par voie digestive. On récolte en même temps les baies de pomme de terre fertile pour les semences (fruit toxique, ne pas consommer). Les tournesol, les maïs, les millets, les pomme de terre, les morelles et les courges murissent. Les courgettes vertes se forment seulement maintenant. Les céleris, choux et poireaux végètent en attendant les pluies.
Les tomates multipliées par voie digestive en pleine terre, une histoire qui dure maintenant depuis 4 ans... celles qui se pérennisent le mieux sont évidemment les cocktails... les tomates zébra et les blanches n'ont pas germées cette année, elles germent plutôt les années fraîches et humides, cette année toutes les cocktails lèvent même dans des zones ensemencées il y a 2 ou 3 ans. donc leur dormance peut s'étaler sur plusieurs années...
Les morelles noires et orangées murissent (toxicité controversée, réservé à un usage averti, médicinal et pour la vie du sol). Les baies de morelles noires, solanum nigrum, bien mûres sont comestibles cuites en petite quantité, comme le sureau noir, et les poules s'en nourrissent spontanément dans le potager en ce moment. 
Pour les morelles orangées, solanum villosum, les lectures sont contradictoires. Mais il est probable que l'on puisse les consommer comme les morelles noires : jeunes feuilles consommées cuites comme des légumes, cuisson à l'eau, dans du lait ou frites ; jeunes feuilles cuites et baies mûres consommées en Afrique, en médicinal par les Amérindiens (native american ethnobotany). Les baies mûres ont un goût de physallis sans amertume, l'amertume caractérise des alcaloïdes des solanacées, et un site vend des graines comme plante comestible avec des recettes de cuisine. La question est de savoir si la toxicité de cette plante a été testée sur des fruits mûrs ou sur des parties vertes ? pas suffisant pour garantir une consommation sans risque pour l'instant, sachant que les symptômes encourus sont assez sévères.
Les morelles sont des plantes bio indicatrices pour les mycorhizes des solanacées comme les tomates (> morelle orangée) et les pomme de terre (> morelle noire). Les amérindiens pulvérisaient même les graines et les plantes de cucurbitacées comme les pastèques pour les ensemencer et les fertiliser (native american ethnobotany).
potager sec tournesol, amarante rouge, maïs, millet, tomate, pdt
récolte maïs rouge, amarante rouge en fleur
récolte baies de pomme de terre fertile pour semences (fruit toxique)
tomates cultivées en serre par voie digestive avec morelles orangées et noires, courgettes, blettes, chicorées, lampsane, chénopode.
compagnonnage morelle orangée et courge muscade, renouée des oiseaux, poivre d'eau...
expéditions des berges à panic des marais, echinochloa crus galli, grande consoude, silène à toupet, salicaire, menthe, linaire commune, scarole, dactylis, ...
biotope à salade sauvage, lactuca scariola, sur les berges. salades en graines. 
grande consoude à fleurs jaunes
graines d'échinochloa crus galli, le panic des marais
entre 34° et 36°c mi septembre 2019... avec des nuitées et des matinées ente 8° et 15°, conditions optimales pour la tubérisation des pomme de terre qui ont levée en fin d'été...

Pomme, Mouton, Houblon, Ortie

L'appel de la forêt


En ce moment, c'est la cueillette des pommes des bois, des nashis, des graines de petit boucage, des cônes de houblon. 
Les petites pommes sauvages sont abondantes cette année, une des plus remarquables depuis que nous sommes arrivés. Tous les pommiers sont couverts de fruits, ce qui est assez rare, normalement c'est par zone. La régénération des corridors fruitiers depuis 3 ans, l'absence de gelée et de pluie pendant la courte semaine de floraison des pommiers à notre latitude ont été favorables à la pollinisation et à la fructification. Les fruits tombent en masse sur le sol de la forêt-jardin. Rongeurs et animaux vont redessiner la forêt en faveur des pommiers, nous également.
Avec la fanaison des noisetiers et des fougères, la tombée des fruits au sol, les rafraichissements - il fait entre 8 et 15°C, et les premières rosées, s'ouvre la période de préparation des corridors d'automne. Une averse mouille les feuilles mortes, l'humus et les premiers millimètres du sol ; plusieurs semaines de pluies seront nécessaire pour hydrater le sol en profondeur. Mais s'en suive encore une période estivale avec des journées à +30°, jusqu'à 34-36°C.
Les chablis d'été ont ouverts des petites clairières, dégageant les fruitiers en âge de fructifier en bordure, laissant entrer de nouveau l'eau du ciel et la lumière, faisant germer noix, herbacées et réitération de racines, un festival appelant les animaux à visiter ces nouvelles zones refuges et nourricières. 
Leurs chemins connectent point d'eau, corridors voutés et petites clairières. Les appels d'air font circuler les flux humidité, fraicheur et chaleur, parfums de fleurs, d'herbes, de fruits et de champignons... C'est l'effet papillon.
La forêt manque de passages de troupeaux comme autrefois le faisaient les aurochs, rennes et bisons.Et les animaux d'élevage sont parqués dans des praries sèches. Quand l'appel de la forêt est trop fort, vaches et moutons s'échappent de temps en temps des pâtures et regagnent la forêt. Ils créent des chemins reliant prairie-zone humide-forêt, les entretiennent et les fertilisent. 
Un petit clan de moutons réensauvagés visitent en ce moment les pentes ouest d'Uchon. Ils ouvrent de nouveaux corridors suite à une échappée d'un troupeau de vaches cet été. Ils connectent des chemins de source et des clairières. Ils mangent les réitérations de prunelliers, frêne, saule, ronces, orties, lierre dans les chemins et les bordures. 
Ils recréent les liens intelligibles entre plaine, colline et plateau, source, clairière, haies, corridors, hotspots vivriers et aires de repos.
pommiers sauvages recouverts de fruits.
pluie de pommes sauvages sur le sols le long des corridors régénérés ces dernières années.
graines de petit boucage
graines d'echinochloa crus galli vertes, le panic des marais.
moutons réensauvagés en visite à Permaforêt. 
aménagement des corridors
"l'effet papillon " : la sécheresse et les pluies de fin d'été ouvrent de nouveaux chablis en forêt. Ce chêne couché ouvre une petite clairière, cerclée de rosacées déjà fructifiant, pommier, aubépine, merisier, poirier, prunellier... 
... dans la cavité de la souche déracinée, sous laquelle un rongeur habitait, un noyer a germé.

Mûres, Millet, Polypore soufré, petit Boucage, Callune

En attendant la pluie...


On entre dans la période seuil de sécheresse  : les charmes roussissent, les noisetiers défolient, les frênes se lyophilisent ( pour les frênes, c'est un phénomène que j'observe seulement cette année)... et les cuves ne se remplissent plus. Il n'a pas plu depuis des semaines. Nous sommes en économie d'eau, uniquement réservée à l'alimentaire. Pour la première fois depuis sa création, la marre est à sec, on peut marcher sur le sol ; il ne reste plus qu'un trou de 1 m3 environ au centre, à l'endroit le plus profond où nous avions fait curé et approfondi le bassin. Des massettes ont poussé sur les bords - une nouvelle plante comestible dans la mare. Ceci est du au fait qu'il n'ait pas plu l'hiver et le printemps, car l'été est assez similaire à d'habitude, à l'exception des pics de températures de juillet au dessus de 45°. C'est donc bien l'accumulation de sécheresse qui est sévère, et notamment la sécheresse hivernale ; je me rappelle que plusieurs sources d'hiver ne coulaient toujours pas en mars.
Cette année est riche d'enseignement et d'échantillonnage pour les espèces résistantes à la sécheresse, qu'il s'agisse de graines d'espèces optimales comme le petit boucage, le millet, le pourpier, l'amarante, le pois chiche, le tournesol, la mauve, la morelle orange, l'avoine, la picride, l'orpin, l'œillet poilu etc... ou de spécimens adaptatifs "survivants". Il y a aussi des zones à incendie ou brûlées par le soleil qui vont faire naître une végétation pyrophile ou post-sécheresse. Et également pour les espèces des zones ombragées humides et fraîches comme la laitue de plumier, l'angélique des bois, l'épilobe, le poivre d'eau...L'ubac offrant une zone refuge pour les mûres et les framboises.
Une partie de la végétation fleurit seulement depuis les premiers rafraichissements nocturnes : courge, courgettes, tournesol, pomme de terre, tomate, amarante, tagète, patate douce... Fleurissent même en août-septembre certaines qui d'habitude fleurissent en juin, car les fortes chaleurs de juin au dessus de 40°c inhibe la floraison, notamment des fleurs femelles.
Pour les nouvelles espèces cultivées, les récoltes sont réservées à l'expérimentation et l'adaptation des graines pour l'année prochaine. 
Les récoltes se passent sur le versant nord d'Uchon, près des sources : les mûres sont ici magnifiques et globuleuses. Les angéliques et la renouée du japon sont en fleur. Les graines vertes aromatique de poivre d'eau sont abondantes. Dans les chemins creux humides, sur les vieilles souches de châtaignier, on trouve le premier champignon d'été : le polypore soufré. Chaque spécimen peut peser plus d'1kg. Cet été, je pars en expédition dans les versants nord, en altitude et les zones humides, et les zones sèches, les bords de route, les zones brûlées par des incendies spontanés  à la recherche de spécimens.
Côté chemin sec, on découvre le petit boucage, un ancien légume aromatique et médicinal. Il est remarquable cette année le long des bords de route. Il va rejoindre le potager vivace dès la maturation des graines.
Les callunes et les orpins roses sont en fleurs dans les landes du plateau du Carnaval.
Au potager, En ce moment, c'est la période de récolte du millet, du pois chiche, du pourpier. Sont entrain de mûrir : maïs, tomates et pomme de terre. 
La récolte d'été des tubercules de pommes de terre est inexistante et je les laisse dans le sol pour l'année prochaine ; une deuxième levée s'est faite au mois de juillet et semblent mieux se porter; peut-être aurons nous une récolte tardive de pdt ? Ce qui est super, c'est que des plants ont fourni des grappes entières de fruits de pommes de terre... j'attends de voir s'ils contiennent des graines... dans ce cas, le cycle sera entièrement régénéré pour cette variété en expé depuis 4 ans. Pour les nouvelles variétés de pomme de terre fertiles plantées cette année dans la clairière à fougère, elles ont séché au stade végétatif ; toutefois, le peu de mini tubercules existants sous certains pieds mieux adaptés vont se comporter avec vivacité l'année prochaine. Les tomates par voie digestive se portent comme un charme et vont très bien... elles s'adaptent à toutes les situations maintenant.
Les cultures d'hiver végètent en attendant la pluie : choux, céleri, radis, endive, pissenlit, blettes... 
Cocotte nourrit son petit poussin d'automne avec les insectes et les crickets. C'est la fin de l'optimum des crickets.
Les loires et les écureuils se nourrissent des samares de charme et commencent à récolter dans les noyers. Les noisettes sont creuses car il n'a pas plu de l'été. Les prunes, les pêches et les baies de sureaux sèchent sur les arbres. Les reine claude étaient délicieuses et généreuses cette année. Poires, nashi et pommes sont abondantes mais mûrissent tardivement. Les prunelles et les cynorhodons couvrent généreusement les buissons et offriront une belle récolte cet automne.
chemin creux
polypore soufré
mûre globuleuse à tige de framboisier
renouée du japon en fleur
chemin humide avec son tapis de poivre d'eau
les petites cocottes forestières âgées de 3 mois
épi mûr de millet ancien
petit boucage en fleur, à ne pas confondre avec la pimprenelle, la carotte ou la cigüe (mortelle)
amarante réfléchie poussant au milieu d'un brûlis d'un incendie spontané le jeudi des 46°c de juillet; ce spot est en observation pour les espèces pyrophilent et les espèces post-incendie.
tournesol
fruits verts de pomme de terre pour multiplication fertile
callune en fleur

Prune, Mûre, Mauve, Pissenlit, Ortie, Poivre d'eau, Pomme de terre.

renouée poivre d'eau
potager solaire à millet, maïs, amarante, picride, salade, tournesol, carotte, falopia, patate douce, curcuma, gingembre, poire de terre inca, physalis, ortie, tomate, pomme de terre, soja, haricot, luzerne, cacahuète, mûre, noisetier, concombre, clématite,

Myrtille, Angélique, Écrevisse, Laitue de Plumier

angélique des bois, angelica sylvestris, en fleur à la source de l'Yonne dans la Nièvre (58)
cueillette de myrtilles au Haut Folin
expédition au Haut Folin dans le biotope de la laitue de Plumier, lactuca plumieri, une laitue vivace d'altitude
expédition aux sources de l'Yonne, dans les biotopes à écrevisse.

Framboise, Massette, Amarante, Pourpier, Cricket

amarante, millet, salade, ortie royale, pourpier
burger protéiné : amarante, ortie, pourpier, cricket, poulet, oeuf, à servir avec du millet et des coeur de massette
pourpier

Sauterelle, Merise, Orchis, Hélichryse

sauterelle verte femelle
Dans le potager de lumière, les herbes hautes sèches. Les sauterelles vertes sont nombreuses cette année de sécheresse, et volent entre les hautes herbes, la haie et le feuillage des arbres le soir. Elles mangent les récoltes, notamment les graines et les feuilles, et aussi les insectes. Lors de ces années d'abondance, une récolte régulatrice et nutritive peut s'envisager. 
Les insectes comme les crickets et les sauterelles sont une ressource nutritive protéïnée importante que je regarde avec intérêt, sans pour autant me sentir capable d'en tuer. Alors pour l'instant je les observe, apprends leurs habitudes, leur comportement, leur cycle de vie, différentier les mâles des femelles et m'initie à les cueillir respectueusement tout en les relachant. Pour les curieux, la méthode la plus douce est de les cueillir le matin, en période de repoas, une fois les chant de l'amour de la nuit passée, de préférence les mâles (derrière avec fourche sont les mâles, derrière avec un ovipare pour pondre les oeufs sous les feuilles sont les femelles), à la main quand il fait froid, ou à l'épuisette le soir quand il fait chaud et qu'elles sautent, puis de les tuer par le froid au congélateur, ou alors de les ébouillanter, ou leur arracher la tête. Toute préparation doit ensuite au préalable être bouillie pour éliminer tout risque de parasites puis cuisiner comme des crevettes : brochettes, bouillons, beignets, salades, etc. (voici un lien )
Les plantations d'hiver commencent dans le couchage des fèves, des roquettes et des radis. Mauve, carotte, persil et céréales lèvent. Choux, céleris et poireaux sont plantés ; et se ressèment les chardons marie, avoine et blés. Dans le potager forestier, les lunaires et les orchis vont essaimer leurs gaines. Il y a un spot d'orchis en forêt suffisamment abondant pour se permettre une petite récolte de tubercules et une paraculture de l'orchis in situ. L'orchis est une tubercule forestière comestible endémique qui peut être paracultivée. Je me penche donc sur son biotope depuis peu.
Dans la forêt jardin, les lys et les galéopsis se préparent à fleurir pendant que les digitales montent en graines. Après la grêle et l'orage, noix vertes, prunes vertes et merises mûres sont tombées. Ce matin, un rassemblement spontané sous les merisiers a eu lieu dans la lumière rasante du matin. On était là avec toutes les cocottes à récolter et manger des merises mures sous les arbres, puis de laisser place aux fourmis l'après-midi et aux mulots la nuit. Ça se passait ici et maintenant. Un moment de frugalité ô combien agréable.
Bientôt les champignons d'été.

Fraise, Galéopsis, Pomme verte, Millepertuis, Chèvrefeuille, Hémérocalle, Achillée, Origan

Le Solstice d'été amène les premières chaleurs du Sahara. La succession pluie et forte chaleur font travailler les bois des vieux arbres et des champignons, qui ouvrent des chablis en tombant. un craquement et une onde sourde se répandent à travers bois. En un battement d'ailes, la canopée laisse place à la lumière. C'est comme entendre un battement de cœur de la forêt. La floraison des Châtaigniers remonte la vallée et les collines. Les abeilles sont dans les ronces.
On cueille les fleurs aromatiques de chèvrefeuille, d'astragale, d'hémérocalle, de lys, de rose, d'achillée, d'origan, de gaillet et de millepertuis.
Les fraises des bois et les merises sont les premiers fruits des bois de l'année. Les pommes vertes sont utilisées comme des citrons dans les tisanes de menthe, ortie, sapin, genévrier vert ; d'où leur surnom de pomme-citron.
Les limonades de fleur de sureau, pétales de rose et fraise des bois pétillent doucement sur la terrasse. 
En été, les orties montent en graine. Pour les légumes feuille, c'est la pleine période des galéopsis tétrahit, qui poussent en abondance sous les chênes et dans les chablis de hêtres. Et de la renouée faux liseron pour les salades. On peut haché feuilles et graines des orties pour faire des pestos. Les salsifis et les laiterons sont en graines et se dispersent avec la chaleur.
La cueillette d'orchis* se prépare doucement. Cette année, les orchis sont abondantes. Les tubercules sont récoltées à la main avec les gestes de la paraculture. Un tubercule est déterrée en laissant la plante et ses racines dans le sol ; l'orchidée est préservée, la dispersion des graines est élargie, garantissant une abondance pour les années à venir. Les orchis qui lèvent dans les potagers forestiers et les prunelaies sauvages sont multipliées les premières années ; les tubercules sont récoltées quand elles forment une population suffisante.
Luzerne, lampsane, pomme de terre et vipérine sont en fleur, les potagers s'ornent de violet et de jaune d'or. On va bientôt cueillir les fèves vertes pour laisser place aux carottes.
Les poussins d'un mois sont autonomes, et Feuille reprend sa vie de cocotte avec les coqs.
Oeufs et cétoine dorée sont les ressources protéinées de la saison. Pour l'instant je ne cueille pas les insectes parce que je n'arrive pas à tuer un être vivant. Je cherche un geste de cueillette ; peut-être que la récolte d'hannetons en fin de vol nuptial est une possibilité ? Les couleuvres sortent d'hibernation et entrent en phase de reproduction. Les scarabées lucanes et les sauterelles vertes montent sur les plantes pour chanter et se reproduire également. 
* les orchidées sont protégées, la cueillette d'orchis dans la nature n'est pas recommandée.