Le Potager
A fleur de roche ...
Découvrez l'expérience potagère à fleur de roche...
Le Potager complémente les cueillettes sauvages. C'est aussi un environnement d'expérimentation pour les associations de plantes compagnes et de champignons avec les espèces sauvages. Laisser pousser le sauvage, intégrer les plantes cultivées, restaurer les voies naturelles de multiplication, cultiver tout en créant du sol, naturaliser... découvrez une autre manière de jardiner les plantes comestibles en symbiose avec l'environnement naturel.
Le Potager phytosociologique
Le Potager à Permaforêt est un peu particulier... On associe les plantes sauvages et les plantes cultivées selon leur biotope. Il y a des potagers d'ombre et de lumière, de forêt et des champs.
Savez-vous que l'on compte une cinquantaine de plantes /m²/saison dans ces sols considérés comme "pauvres"? Découvrez ici la liste des plantes sauvages comestibles et des champignons à Permaforêt ainsi que les cueillettes.
A bien y regarder, se dessinent des microécosystèmes où chaque endroit est propice à une biodiversité et à un groupe d'espèces en particulier. Selon la biodiversité sauvage qui pousse spontanément, on regarde les espèces compatibles et on les mélange, le tout en perpétuel mouvement. Les tomates, les pommes de terre, les céréales, les chardons, les tournesols, les sauges, les oignons, les topinambours, les fraises... s'intègrent à la végétation sauvage comme des plantes compagnes. Certaines sont en cours de naturalisation comme la tomate, la fraise, l'ail, la lunaire, la pomme de terre... les fruits à pépins se ressèment grâce au compost et aux toilettes sèches.
L'idée est d'arriver à un potager vivrier vivace spontané riche en biodiversité sauvage. La qualité nutritionnelle des plantes sauvages dépasse de loin celles des plantes cultivées. Ces associations sont le fruit des recherches en phytosociologie appliquée à l'agriculture vivrière.
Nous valorisons la qualité nutritionnelle, l'optimisation de l'espace, du temps et de l'effort, l'économie d'eau, la biodiversité, la santé et la sécurité alimentaire. Ici, on cueille on croque le plus frais possible. L'alimentation de garde est réservée à l'hiver et aux épisodes de sécheresse.
Créer du sol vivant... à fleur de roche
La particularité du site de Permaforêt est son relief : un site forestier sur les pentes ouest du massif d'Uchon, une inclinaison de 25% à 75%, des blocs de rochers, des dalles rocheuses, un sol granitique, siliceux à ph acide autour de 4 à 6, riche en feldspath, quartz blanc, gris et rose, mica noir et silice. L'érosion, les écarts hydriques et climatiques sont les dynamiques principales de ce milieu. On est proche des conditions primaires de la vie du sol. On est à même la roche mère ; le sol est à créer grâce à la matière organique et la rétention d'humus.
La valorisation des matières organiques, la rétention d'humus, la captation d'eau et la création d'un sol fertile sont les paramètres avec lesquels on doit composer. Tout ce qui se transforme en humus nourrit le potager : compost, végétaux, bois amendés dans les troncs, les fourmilières, tonte des voisins, toilettes sèches, urine, paille, copeaux, brf, broyat, feuilles mortes, sciure, cendres, charbon activé, mousses, algues, lichens, champignons, limons, taupinières, collecte de terre, litière de poulailler, plumes, os, céramique, chatons de châtaigniers, fougère aigle, broyât de ronces... certains sont compostés au préalable.
Même les toilettes sèches sont mis à contribution. Grâce aux graines qui transitent dans nos tubes digestifs, ces légumes et ces fruits à semence dite "endozoochore" se ressèment tout seuls. Toutes nos tomates se reproduisent ainsi depuis 4 ans. Bientôt un article sur "la Cacaquinière", notre pépinière des toilettes sèches.
D'abord des cultures saisonnières, puis plurisaisonnière avant que l'épaisseur de sol permette une culture permanente, il faut compter environ 3 ans. Loin du mythe de la terre idéale, à chaque étape de la vie du sol une biodiversité spécifique est cultivée. Des plantes non mycorhiziennes vivant sur sol rocheux et siliceux comme l'orpin, la petite oseille, la lunaire, la mâche et la renouée faux liseron aux plantes mycorhiziennes vivant dans un humus carbonaté comme l'épiaire, la galéopsis, la fraise des bois et le topinambour. Et une multitude d'autres espèces dans l'éventail de ce spectre, plantes et champignons compris.
Et oui, dans le potager on trouve aussi des champignons qui aident les plantes à se développer, à s'entre-aider et à passer les épreuves difficiles, et des champignons comestibles comme les lépiotes, les agarics et les pieds bleus, totalement oubliés des potagers...
Le Potager forestier
Nouveau projet en cours de réalisation : le potager forestier. Un potager vivace de plantes sauvages forestières comestibles, de légumes vivaces naturalisés et de légumes de demi ombre. La naturalisation de pommes de terre fertile est en cours d'expérimentation et donne ses premiers semis spontanés.
ortie royale, épiaire des bois, fraise, violette, hémérocalle, laitue vireuse (!), laitue de plumier, lunaire, alliaire, ail des vignes, orchis, persil, pissenlit, menthe, poivre d'eau, oseille, bistorte, rhubarbe, rumex, dactylis, mélique, millet des bois, polypode, lépiotes, pied bleus, polypore en ombelle...